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ELLENiKi ANOiXi (Printemps Grec)

  • Photo du rédacteur: lademandeenvoyage
    lademandeenvoyage
  • 17 avr. 2018
  • 18 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 mai 2020


Ce 28 mars marque la transition entre l'Albanie et la Grèce. Une journée qui nous a laissée un excellent souvenir. Du réveil avec vue sur les montagnes enneigées en passant par la session matinale dans les sources d'eau chaude et enfin, la route sinueuse de montagne dans la vallée ensoleillée... tout était au top. Nous visons Konitsa pour ce premier soir en Grèce. La personne que nous avons contactée en Warmshowers n'ayant pas répondu, nous finirons par choisir l'hôtel le moins cher sur Bookings.com pour nous installer, plutôt tard (20h), pour une nuit de repos et surtout prendre le temps de tracer notre itinéraire en Grèce. Notre chambre nous offre une vue splendide sur la vallée et les sommets alentours mais vu qu'on est hors saison l'hôtel n'a pas allumé le chauffage, on se les pèle grave. Heureusement, on avait nos duvets. Cette région est très montagneuse et nous plaît beaucoup, sans doute parce qu'elle ressemble à nos montagnes françaises. Il y a un grand nombre de choses à voir aux alentours comme de vieux monastères et ponts ottomans surplombant des eaux cristallines et, de nombreuses activités "outdoor" auxquelles s'adonner comme la rando, le ski, le rafting, ... On se dit qu'on reviendra sûrement un jour.

Nous décidons d'abandonner l'itinéraire vers les Météores (monastères dans les montagnes) pour privilégier la route direction la côte. Alex se soumet à mon désir de rester sur la côte et de voir la mer car il sait, comme moi, que nous seront très (très... très...) longtemps dans les terres une fois quitté l'Occident. Le départ se fait aussi tardivement dans la matinée après avoir cédé à l'une des premières tentations locales, j'ai nommé la "Spanakopita" (un feuilleté aux épinards et à l'huile d'olive, ou plutôt huile d'olive et épinards au feuilleté... hahaha !). Ce passage en Grèce promet d'être un régal ! On prend (enfin !) la direction sud-est avec une petite journée de montagne devant nous, sous le soleil et dans le vent frais, en admirant toutes les fleurs de ce printemps, comme nous, fraîchement débarqué.

Nous atteignons le petit village de Zitsa. Ce point de chute nous avait été chaudement recommandé par le couple de français, Nicolas et Christiane, car là-bas, Kostas le boulanger du village réserve un superbe accueil aux voyageurs et en fait la renommée locale. Le temps d'une soirée et d'une matinée, nous aurons plaisir à partager du temps, des discussions et surtout ... du pain (!) avec lui, sa femme Ana et leur fille "Kiki", mais aussi avec les 5 autres voyageurs hébergés avec nous dans la "librairie" attenante à la boulangerie. Parmi eux, Lizzy et Torsten sont sur le retour d'un voyage de 4 ans à vélo (ils rentrent de Nouvelle-Zélande !). Ils nous filent de nombreux tuyaux et ressentis des pays que nous allons traverser tôt ou tard. Ils sont en pause depuis 4 jours à Zitsa après une méchante expérience sur la route des Météores sous la neige. Ils apprécient le temps passé à la boulangerie du village, ils sont un peu comme chez eux à ce moment là. Kostas leur avait préparé un pain "énergie" au seigle et aux graines, un truc de 5 kilos au bas mot. Ils le partagent avec nous. On est refait ! Et on repart encore plus chargés... de bouffe, comme toujours. C'est ouf ! Lizzie nous dit en riant (et avec son expérience) que "cinq kilos de plus ou de moins au final, ça change peu de choses...". On pense fort à Antoine (AR, si tu nous lis) pour qui chaque objet doit être soigneusement pesé et dont l'utilité doit être évidemment mesurée. Ahahah ! On va lui faire sa fête bien assez vite à ce petit pain de toutes façons.

Nous partons à 11h30 de Zitsa, toujours direction sud-est et nous ratons de peu (mais nous ne le saurons que beaucoup plus tard) les deux néerlandais croisés à Sköder (Albanie). Petite journée de 50Km et nous trouvons un lieu de bivouac idyllique. Un petit bout de champs non loin de la route mais à l'abri des regards avec un ruisseau qui coule juste à côté. Douche dans la rivière et farniente jusqu'au coucher du soleil. Tout est parfait, je prends enfin le temps de me faire des massages avec des huiles essentielles pendant qu'Alex écrit un résumé de l'Albanie sur l'ordinateur. Un vrai "digital nomade". Le calme règne, nous sommes seuls... enfin jusqu'à ce qu'un quidam débarque à mobylette. Et là on se dit "non mais sérieusement ? Y'a TOUJOURS un mec qui vient t'emmerder quand t'es pénard...". Il nous jauge de loin et nous fait un signe de main sympathique. Sûrement l'agriculteur du coin qui regardait si tout allait bien dans ses champs et où étaient ses brebis. Il a bien vu qu'on est tranquilles et qu'on n'est pas des lascars. Il s'en retourne d'où il est venu sans plus de formalités. On s'offre un dodo exceptionnel et serein. La suite de notre itinéraire vers la côte sera marqué par beaucoup de vent; Bien souvent de face. On descend de nos montagnes pour retrouver la mer. Ce parcours sera jalonné de très nombreux champs d'orangers. C'est tentant... Ne vous posez plus la question ! C'est Alex qui a volé l'orange ,-) On se régale. Ca sera le cas tout au long de notre étape grecque.

Alex avait bien choisi notre destination (en scrolant, zoomant sur Google Maps) : Koronisia. Un village perdu au milieu du golfe ambracique et relié par une petite route à la terre (un côté lagon et un côté golfe). Même Despina (collègue grecque d'Alex) se demande comment on a réussi à tomber sur cet endroit... "How did you find this place ??" Peu connu mais fort agréable. Pas un chat, que des locaux en ce samedi soir. On s'offre une bière et un thé. On rencontre ainsi Cristofos un sexta local de Arta (la grande ville la plus proche) qui a sa maison de plage ici et vient tous les week-ends. Il boit son café tranquille et laisse courir son chien sur la plage déserte. Il est géologue et nous apprend des choses intéressantes sur la formation du golfe. On cherchera sur internet des infos qui corroborent cela pour vous en parler dans le blog post, sans succès, mais bon...selon ses dires, le golfe s'est formé par la dissolution des roches suite à une entrée de la mer, toute la zone se trouvait 300m d'altitude plus haut il y a plusieurs milliers d'années.


Pas de bol pour nous, le vent que nous avions en pleine face pendant 30Km la veille a changé de sens. Nous l'avons de face pour repartir aussi ! Et là, vous vous dîtes "ils ont vraiment la poisse les pauvres". Mouais, c'est un peu notre ressenti aussi à ce moment là. Finalement, on en rigolera un jour. Direction Preveza pour passer le tunnel immergé qui passe sous l'entrée du golfe. C'est notre première grande route depuis que nous sommes arrivés en Grèce. Le tunnel est bien entendu interdit aux vélos, bien qu'il ne fasse que 1,6Km de long. Comme indiqué par Nicolas et Christiane, on attend gentiment à l'entrée et, - ohhh, magie !- la camionnette de service vient nous récupérer pour nous faire traverser. On charge le vélo dedans et 5 minutes plus tard nous sommes de l'autre côté. La classe ! Et, bon, faut quand même le dire, j'étais un peu excédée par le vent et pas mécontente qu'on pose nos fesses dans une voiture hihihi... Cette petite aventure nous permet d'éviter un détour de genre 90Km (cf la carte ci-après, en rouge Koronisia, à gauche l'embouchure du golfe). A vélo, c'est pas rien !


Ce point du golfe fût le théâtre de, ce qui est considéré comme la plus grande bataille navale de l'antiquité. Après la mort de Jules César, le 02/09 en 31 avant J.C., les troupes d'Octave s'opposèrent à celles de Marc Antoine allié à Cléopâtre. Octave et Marc-Antoine se dispute l'empire romain et ont décidé que l'un prendrait l'Orient (Marc-Antoine), l'autre l'Occident, pour seller ce pacte Marc-Antoine doit épouser Octavia, la soeur d'Octave, mais ce dernier est amoureux de Cléopâtre...

Nous rejoignons ainsi l'île de Lefkada où nous prenons deux jours. Pas de vraie pause prévue mais nous voyons cette escapade comme un moment plus relax (humhum !) et plus exotique.

L'arrivée est marquée par un petit craquage, gourmandise évidemment. A défaut d'un lapin de Pâques, Alex aura eu son cornet de glace... 4 boules. Oui, monsieur ! (Faut dire qu'on a eu de nouveau le vent de face !). Et on termine la journée sur une plage de galets où nous plantons la tente juste avant un levée de lune des plus impressionnants. Un moment mémorable.

Le lendemain on file sur la côte est de l'île. On la visite dans le sens des aiguilles d'une montre. Ce choix s'avère super judicieux mais à ce moment là, on ne le sait pas encore ^^ Hé, dîtes, on serait pas un peu chanceux parfois quand même ?! On vise une baie (plage de Dessimi) pour aller boire un café et on tombe sur un camping (cul-de-sac de la route) en plein nettoyage de printemps avant la saison où on décide de faire un stop. On se fait le café nous-même, le camping est encore fermé. Toutefois, quelques touristes habitués sont déjà installés avec de grosses caravanes. La période touristique ne commence que plus tard. Les échoppes, commerces, bars et restaurants ré-ouvrent à peine. Le week-end suivant c'est Pâques ici (une semaine plus tard que nous, la Pâques orthodoxe). On remarque que le camping-car garé sur un des espaces est français. Comme bien souvent, je me réjouis à fond de rencontrer des français. Ca vous paraît bizarre ? D'habitude on se plaint des touristes français qui ont partout alors qu'on cherche un peu de dépaysement. Là, c'est l'occasion de discuter sans barrière de la langue et on se sent moins loin de chez nous... Je les aborde alors que nous prenions le chemin pour repartir. On reste 1h à discuter avec Bernard et Yvette (couple de retraités ultra-sympa) et puis Fred, leur fils qui arrive plus tard et qui fait du catamaran dans le coin. Ils ont choisi la liberté de vivre en itinérance et apprécient la douceur de la Grèce à sa juste valeur. Ils connaissent plein de coins et nous suggèrent d'aller découvrir des endroits. C'est quand même cool de rencontrer des gens et de prendre le temps de leur parler. On découvre au détour de cette conversation qu'ils sont de la même famille que les deux créateurs du magazine "Carnets d'Aventure", une référence dans le milieu de l'outdoor. Je suis le "tonton préféré", nous dit Bernard, amusé. On avait lu dans un de leurs numéros il y a un an, un article cool sur les voyages à vélo qui titrait "chacun son vélo ou à tandem ?". Le couple en tandem eurent de beaux jours, les autres finirent par se séparer... hihihi. Ca n'avait fait que conforter notre choix... Advienne que pourra !

Nous refusons l'invitation pour un "gyros" (kebab grec) car nous voulons continuer la route qui nous amène vers Porto Katsiki. Encore une fois seuls dans cette grande île, nous longeons des champs d'oliviers pluricentenaires. C'est ouf ! La côte est superbe. Elle le sera encore plus lorsque nous abordons une grande montée depuis le village de Vassiliki. Un entaille dans la montagne qui nous évite un grand détour mais qui n'est pas encore pavée. Notre première "gravel road" (route en gravier ou sentier) ! Le pari est ambitieux en tandem. On le relève haut la main ! (Bon, ok, en poussant un peu le vélo...) Nous voilà surplombant le sud de l'île. La vue est tellement bluffante qu'on en oublie à quel point on en ch***. Ce n'est que le début. Après une longue ascension et une descente à pic par une route en lacets entre les pins et pas trop raide (et oui, c'est important de le noter, parce qu'on sait d'avance qu'on va devoir la remonter !) nous atteignons Porto Katziki. Une falaise calcaire (sans doute, vue la blancheur) de 200m qui plonge dans la mer, bordée par une plage de galets... Wow. Paraît-il que cet endroit est l'une des 10 plus belles plages au monde. Paraît-il que c'est blindé de gens l'été et qu'il faut se garer jusqu'à 3Km plus haut pour l'atteindre. Nous sommes seuls au monde et un hasard heureux veut qu'on soit là juste avant le coucher du soleil. Les couleurs sont exceptionnelles et elles changent tous les quarts d'heure avant la tombée de la nuit. Un mec italien nous rejoint pour faire des photos de ce lieu dont il est amoureux. Il y vient chaque année quand il transite vers la Bulgarie pour le boulot. Chaque année, il reprend des photos. On comprend pourquoi. La vue nous laisse sans mots. Ce spot de bivouac sera exceptionnel et confortable. On fait à manger sur les tables de picnic (je suis contente, j'ai enfin un plan de travail correct pour cuisiner ^^). On se réveille la vue sur la mer. Bref, c'est 4 étoiles. Seulement 4, vous vous dîtes ? Bah oui, il manquait la douche chaude hein. C'est qu'on devient exigeants ,-)



Bref, on voulait la mer et bien on l'a eue ! Nous repartons de Porto Katziki en ce matin du 03 avril. Nous sommes seuls sur les routes mais cette île est immense et super valonnée. Ca monte et ça descend à pic. C'est un peu "véner". On s'envoie 700 ou 800 mètres de dénivelé positif cumulé (sur 35Km) pour retourner au village de Lefkada à l'entrée de l'île, en passant par la côte ouest. Une descente rythmée par les belles couleurs de la campagne verte et en fleurs, et des marchands de miel au thym et à la fleur d'oranger. Après une petite pause dans la ville, nous reprenons la route de la côte. Notre objectif dans quelques jours c'est Delphes ! La journée sera marquée par encore pas mal de dénivelé. Nous passons par un village abandonné dans les hauteurs où seuls régnent désormais les oliviers et des figuiers démesurés. Pourquoi les gens ont-ils déserté et comment ça se fait qu'un village si proche de la côte et d'autres villes (avec la possibilité d'être raccordé à l'eau et l'élèc' du coup) soit abandonné ? Quid. On s'imagine racheter un bout de cabane par-là et retaper... le spot est fou, avec la vue sur Lefkada, la mer, orienté plein ouest et proche du spot de kitesurf. Cela nous a couté encore 200m de dénivelé positif qui ont eu raison de mes forces. Décidément, tout se mérite. Je craque avant d'arriver à la ville visée par Alex.

On s'arrête donc au niveau d'un village, Paleiros, avec un petit port en quête d'une douche ou au moins de l'eau pour faire une toilette. On tombe alors sur une bande de skippers anglais qui fêtent la remise à l'eau de leur flotte sur laquelle ils embarquent les touristes pendant la saison estivale. Ils nous applaudissent et l'un d'entre eux, Bobby, nous interpelle. On s'assoit pour boire une bière du coup. On est de moins en moins farouches ! On commence à apprendre de notre expérience et on sait désormais que toutes les occasions de parler avec des gens sont bonnes à prendre car outre les bonnes rencontres, on peut choper de bons tuyaux. En effet, les anglais nous file LE tuyau dont nous avions besoin. Le bar du coin (The Docks) autorise les gens à prendre une douche contre une consommation ou 3€, au choix. On paiera 3€; Alex vient de boire une pinte et on est plus vraiment "habitués" à picoler. Bobby avec qui nous avons beaucoup parlé nous fait une proposition qu'on ne pourrait refuser... "Ohh, i like you two... you know what ? You could sleep on my boat tonight, i'm not using it anyway !". Vous avez dit une nuit sur un bâteau abrité dans un petit port au calme ? Hell, yes ! La soirée se finira donc dans un petit boui-boui local puis par une nuit sur "Splash" le voilier. Dans l'affaire, un bon bémol, on se fait clairement arnaquer sur le prix du plat au restau, ce qui nous fout complètement les boules mais qui aura le mérite de nous donner une nouvelle leçon : "toujours demander le menu et/ou les prix des plats si ce n'est pas affiché". Il faut d'ailleurs savoir qu'en Grèce, si le commerce dans lequel on consomme ne donne pas de ticket de caisse, le client n'est pas obligé de payer. C'est une disposition de la loi qui est affichée dans tous les bars/restau' où nous sommes allés. Probablement pour faire cesser le "black". La Grèce vit des moments difficiles depuis la crise économique. Les gens sont un peu oppressés. La TVA est à 24% et les entreprises sont super taxées avec une avance colossale à fournir (un truc comme 65%) avant même de démarrer leur activité. Débourser autant avant même de gagner un seul euro... Autant dire que ça n'encourage pas l'entrepreneuriat ! Si Les Hirondelles (la marque de vêtements que j'ai co-fondée) avaient dû payer ça, la marque n'aurait surement pas vu le jour.

La suite de cette escale mon capitaine ? Un petit-déjeuner avec Bobby au port, des manoeuvres sur le bateau pour l'amarrer corrrectement et en route vers une nouvelle aventure ! La côte est superbe. On y rencontre des chèvres qui "chill" sur les rochers, pépouz'. La côte Ionienne est superbe. Le choix d'itinéraire (vers un petit plateau d'altitude pour "couper") nous oblige à prendre une montée qu'on ne pensait pas si raide. On s'impose des "conversions" (comme en ski de randonnée) sans quoi on reste sur le carreau. Là-haut, on profite de la présence d'un bel olivier qui a la taille d'un chêne pour faire une pause. On sera juste dérangés par une fermière qui déboule en Fiat Secento (pot de yaourt de chez Fiat) à fond la caisse dans le champs en klaxonnant comme une folle. Elle se dirige vers le troupeau de vaches qui broutent paisiblement pour les faire bouger et à grand renfort de coups d'avertisseur sonore (haha) elle les amène vers le champs d'en face. Bergère des temps modernes ! Ou juste feignante, on se dit.

On apprendra plus tard que sur ce plateau qui nous paraît fort agréable, il peut faire jusqu'à 50°C l'été.


Après une belle descente où nous atteignons notre record de vitesse (78Km/heure ! Svp !), nous arrivons à Etoliko pour dormir. Encore un village original, en plein milieu d'un bras de mer et relié par des ponts. Escale au café de la place de l'église avant de faire une course et de se trouver un lit de dodo. La petite anecdote de la soirée ça sera autour de ce pot de yaourt que nous achetons pour le manger avec du miel de Lefkada. On pensait acheter du brebis mais on ne comprend rien à ce qui est écrit. On cherche pendant un moment si c'est du chèvre, du brebis ou de la vache avec le traducteur Google tout ça pour finir par s'apercevoir que c'était écrit en anglais derrière. C'était de la vache. Snif.

La journée du lendemain est plutôt maussade. J'ai vraiment la petite forme, surtout niveau moral. Nous sommes fatigués. Chemin faisant, on croise un couple de retraités américains à vélo, sympas. Ils nous jalousent de pouvoir aller en Iran, pour eux c'est impossible d'avoir le Visa... Nous allons jusqu'au pont de Patras, construction impressionante réalisée par les Frenchies (appartient à 80% à Vinci). Le passage sur le pont coûte 2 fois plus cher que le ferry en dessous (merci Vinci...). Pour le coup, les locaux préfèrent prendre le ferry et s'offrir des "souvlakis" (brochettes d'agneau) en famille ! On fait un petit stop dans le village de Nafpaktos. Splendide petit centre ville au bord d'un port protégé par une vieille muraille. On prend notre première piste cyclable grecque ! Cela me remonte le moral. Malheureusement ça sera encore un jour où on n'atteindra pas l'objectif qu'on s'était fixé. On choisi de s'arrêter dans un petit port (Agyos Nikolaos) où on s'offre une bonne pinte grecque et une douche sur la plage. Un peu frisquet' avec le vent qui rentre dans la baie mais tellement cool d'être propres après qu'on ne rechigne pas. La dame du bar nous vend 2 oeufs car nous sommes dépourvus et ne pensions pas nous arrêter là. On s'en sortira quand même avec nos réserves (polenta...) et ça sera plus frugal que d'habitude mais tout de même bon.

Aujourd'hui, le 6 avril, l'objectif c'est Delphes ! La route cotière est super belle mais pas facile. C'est à nouveau les montagnes russes. Or, nous savons que le pire reste à venir puisqu'on doit affronter les +600m de montée vers la cité antique en milieu de journée si tout va bien. On atteint la ville d'Itea (en bas et en bord de mer) sur les coups de midi et on fait razia dans la première (mais heureusement super bonne) boulangerie locale. Encore une fois, c'est le gros kiff. Y'a plein de biscuits maison vendus en vrac pour pas cher ! On fait le plein et on s'envoie des spanakopitas au passage. On boit un coca-cola (oh mon dieu !) et on repart pour monter à Delphes avec le power et le mojo. La montée ne sera pas aussi terrible que ce qu'on pensait. Finalement, on fait un tour dans la nouvelle ville, on se renseigne pour les visites et on se trouve un spot pour le bivouac avec une vue de folie sur la vallée dont nous venons. Et, quand tu penses que c'est sûrement le meilleur bivouac que tu vas faire, y'a toujours un truc pour te le gâcher ! Genre le mec qui vient en voiture à minuit avec son chien, qui braille pour appeler le toutou et laisse les phares allumés direction ta tente... Bon, il n'était pas si méchant mais relou. Puis le vent dont les rafales couchent presque la tente. On s'en serait passé.

La cité de Delphes est toujours aussi chouette et toujours aussi en ruines qu'il y'a 14 ans quand j'y étais venue avec mon école (St Maur, represent !) en voyage scolaire. Je ne me rappelais de quasiment rien donc je revis tout comme au premier jour. Alex apprécie aussi toutes ces vieilles pierres (et le musée) et, on descend même avec Georges et Bob au temple d'Athena Apolonia.

Nous reprenons la route avant midi. Elle monte encore de 300m. Nous arrivons donc à Arachova à quasi 1000m d'altitude. Un village, une sorte de Hossegor du ski (à 20km de là il y a une station de ski de moyenne altitude – 2000m), le genre d'endroit où la population fait x10 pendant la saison, avec des affiches de ski/snowboard placardées ici et là, des magasins de marque de ski et des petits cafés/bars un peu "pimp" et typiques. La pause au café Perfetto était plus que nécessaire, j'ai failli perdre Alex en pleine crise d'hypoglycémie qui penait sur les derniers KM de montée. C'était mythique de le voir se goinfrer d'un feuilleté salé et d'un donut au chocolat avec son espresso, hahaha ! Je me contente (pour une fois !) d'un café allongé et d'un croc dans le donut ,-) Cela nous permet de repartir pour... 20Km de descente ! Yallahhhhh ! La journée se termine aux abords de Thèbes dans un champs. Bivouac pénard, avec le soleil couchant sur la rase campagne.

Le 8 avril nous prenons la direction d'Athènes. En rejoignant Thèbes, en suivant une vraie petite route qui nous fait faire un raccourci, nous entrons dans un camp de gitans qui nous font comprendre et nous recommandent vivement (mais gentiment) de faire demi-tour et de reprendre la route principale et, surtout, de ne pas aller plus loin si on ne veut pas se faire détrousser. OK, capito ! Notre passage par Thèbes et la campagne grecque qui précède Athènes sera marqué par des odeurs de méchoui. L'agneau pascal est sur la broche. Il n'en faudra pas beaucoup à Alex pour craquer ,-) Ceci dit c'était le moment ou jamais. On se fait des gyros à l'agneau dans un parc sur un banc avec une portion d'agneau grillé à emporter qu'Alex a négocié chez un des restaurants, hyper-fréquentés en ce dimanche de Pâques, de Malakasa. S'en suit une après-midi à longer l'autoroute qui mène à Athènes. Il n'y a personne sur les routes, tout le monde est à table ! Haha.

Nous ne voulions pas arriver chez Despina alias Debbie (collègue d'Alex de Maped – directrice de la filiale) les mains vides. En bon français nous pensons "on n'a qu'à amener le dessert !". Nous faisons donc un stop à 2Km de chez elle dans une pâtisserie locale. Le chef pâtissier est là. Non content de voir des aventuriers entrer dans sa boutique, il est refait de pouvoir nous parler en français. Il nous offre des gourmandises maison pour le 4h et nous montre les délicieux gâteaux qu'il fabrique. Sa boutique est blindée d'oeufs de Pâques en chocolat, très artistiques et exceptionnellement beaux. Dommage, c'est trop fragile pour nous sur le vélo.

Despina nous accueille chez elle avec son mari Kostas et leur jolie fille Georgina. Nous ne pouvons pas rêver mieux comme journées de repos que celles qu'ils nous offrent. Le lit est si confortable qu'on dort comme des bébés. C'est quand on s'arrête qu'on se rend compte à quel point notre corps est fatigué. Comme quand la pression retombe après un exam ou un rush au boulot et qu'on commence à relâcher, qu'on se sent encore plus épuisé. Exactement ça. Cet arrêt à Athènes était vraiment nécessaire. Kostas s'occupe de nous à merveille car il travaille de la maison et peut nous filer un coup de main en journée. Il nous a amené à l'ambassade d'Ouzbékistan pour faire notre demande de Visa et nous file plein de tuyaux pour visiter le centre.

On prendra le temps de visiter le coeur d'Athènes et de voir l'Acropole depuis la colline des Muses,en face. La vue y est exceptionnelle et surtout gratuite. Sinon c'est 20€ l'entrée... argh. On préfére les garder pour s'offrir un restau' et un goûter dans un petit café des locaux, café Lotte, avec Lynn & Robert, nos amis cyclistes néerlandais que nous avons rencontrés et vus pour la dernière fois à Sköder au nord de l'Albanie. Trop cool ! Chacun partage son expérience car nos chemins étaient différents. Ca n'a pas de prix !

Le séjour chez Debbie et Kostas est l'occasion de comprendre mieux la culture grecque, notamment leur rapport à l'Eglise (sujet d'actualité en ce très saint weekend de Pâques !). Les Grecs vont beaucoup à l'Eglise, même sans être très croyants. Pour Pâques ou Noël c'est d'autant plus vrai. Debbie nous explique que cela est hérité de la période ottomane car à cette époque l'Eglise était le lien entre les Grecs, minorité orthodoxe dans un empire musulman pendant plus de 400 ans... Pour eux c'est donc le liant de toute la nation. Il en va de même pour le drapeau qui est très présent devant les maisons du pays.


Nous reprenons la route, pour cette dernière fois en Grèce, direction le port du Pirée. 30Km pour traverser la capitale, sur la grande route (4x4 voies !!) qui passe en plein milieu de la ville. Un peu de stress mais nous arrivons à "bon port" héhé. Nous y retrouvons Jonathan et Sarah, les Cycloptimistes, un couple de français qui voyage à vélo et que nous avions hébergés à Annecy environ 2 mois plus tôt au début de leur voyage vers l'Asie. Leur objectif : le lac Baïkal en Russie (nord Mongolie). Le voyage à vélo c'est quand même extraordinaire. Des liens se créent. Cela nous met du baume au coeur. Nous traversons la mer Egée en ferry direction l'île de Chios (Grèce) puis la Turquie !

Bilan routier d'Alex:

De ce que nous avons pu voir il n'y a pas grand monde sur les routes en Grèce dès que l'on s'éloigne d'Athènes (l'agglomération regroupe la moitié de la population totaledu pays !), globalement cela a donc été très agréable de traverser le pays. Le réseau principal est plutôt en très bon état mais dès qu'on en sort c'est vite très raide et en bien plus mauvais état. La Grèce est un pays de montagne, on a évité le dénivelé inutile mais pour visiter vraiment le pays, on ne peut pas y couper.

Nous avons trouvé les chauffeurs plutôt respectueux malgré qu'on ne voit quasi aucun cycliste dans le pays, clairement la voiture est reine. Néanmoins nous avons pu constatés que les routes sont jalonnés de petits autels et nous apprendrons plus tard qu'ils indiquent soit simplement un lieu d'accident : les rescapés installent un autel pour remercier d'être encore en vie, soit une issue plus tragique... bref cela nous montre bien que les routes grecques ne sont pas si sûres, en tout cas pour nous aucun accroc à signaler !

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